February 8, 2017
Thierry Meyssan Explains That Trump Is Succeeding
Trump’s presidency is beset with obstruction and disinformation, but all for naught says Thierry Meyssan in this thoughtful essay.
http://www.voltairenet.org/article195196.html
Contre Donald Trump : la propagande de guerre
Nos articles précédents sur le président Trump ont soulevé de vives réactions de nos lecteurs. Certains s’interrogent sur la naïveté dont ferait preuve Thierry Meyssan malgré les mises en garde de la presse internationale et l’accumulation de signaux négatifs. Voici sa réponse, argumentée comme toujours.
Deux semaines après son investiture, la presse atlantiste poursuit son œuvre de désinformation et d’agitation contre le nouveau président états-unien. Celui-ci et ses premiers collaborateurs multiplient des déclarations et des gestes apparemment contradictoires, de sorte qu’il est difficile de comprendre ce qui se passe à Washington.
La campagne anti-Trump
La mauvaise foi de la presse atlantiste se vérifie sur chacun de ses quatre thèmes principaux.
La campagne conduite par la presse atlantiste contre Donald Trump est donc infondée. Prétendre qu’il a ouvert une guerre contre les musulmans, évoquer publiquement sa possible destitution, voire son assassinat, ce n’est plus de la mauvaise foi ; c’est de la propagande de guerre.
L’objectif de Donald Trump
Donald Trump fut la première personnalité au monde à contester la version officielle des attentats du 11-Septembre, le jour même à la télévision. Après avoir rappelé que les ingénieurs ayant construit lesTwin Tower travaillaient désormais pour lui, il déclara sur le Canal 9 de New York qu’il était impossible que des Boeing aient traversé les tours malgré les structures en acier. Il poursuivit en constatant qu’il était également impossible que des Boeing aient provoqué l’effondrement des tours. Il conclut en affirmant qu’il devait y avoir d’autres facteurs alors inconnus.
Depuis cette date, Donald Trump n’a eu de cesse de résister à ceux qui avaient commis ces crimes. Lors de son discours inaugural, il a souligné qu’il ne s’agissait pas d’un passage de pouvoir entre deux administrations, mais d’une restitution du pouvoir au peuple états-unien qui en avait été privé [depuis 16 ans] [2].
Durant sa campagne électorale, à nouveau durant la période de transition, et depuis sa prise de fonction, il a répété que le système impérial des dernières années n’a pas profité aux États-uniens, mais à une petite clique dont Madame Clinton est la figure emblématique. Il a déclaré que les États-Unis ne chercheraient plus à être les « premiers », mais les « meilleurs ». Ses slogans sont : « L’Amérique grande à nouveau » (America great again) et « L’Amérique d’abord » (America first).
Ce virage politique à 180° bouscule un système mis en place durant les 16 dernières années et qui trouve son origine dans la Guerre froide voulue par les seuls États-Unis en 1947. Ce système a gangréné de nombreuses institutions internationales, telles que l’Otan (Jens Stoltenberg et le général Curtis Scaparrotti), l’Union européenne (Federica Mogherini), et les Nations unies (Jeffrey Feltman [3]).
Si Donald Trump y parvient, réussir cet objectif lui demandera des années.
Vers le démantèlement pacifique de l’Empire états-unien
En deux semaines, beaucoup de choses ont commencé, souvent dans la plus grande discrétion. Les déclarations tonitruantes du président Trump et de son équipe ont volontairement semé la confusion et lui ont permis de faire confirmer les nominations de ses collaborateurs par un Congrès partiellement hostile.
Comprenons que c’est une guerre à mort qui a commencé à Washington entre deux systèmes. Laissons donc la presse atlantiste commenter les propos souvent contradictoires et incohérents des uns et des autres, et attachons-nous aux seuls faits.
Avant toutes choses, Donald Trump s’est assuré de contrôler les organes de sécurité. Ses trois premières nominations (le conseiller de Sécurité nationale Michael Flynn, le secrétaire à la Défense James Mattis et le secrétaire à la Sécurité de la Patrie John Kelly) sont trois généraux qui ont contesté le « gouvernement de continuité » dès 2003 [4]. Puis, il a réformé le Conseil de Sécurité nationale pour en exclure le chef d’état-major interarmées et le directeur de la CIA [5].
Même si ce dernier décret devrait être amendé, il ne l’est toujours pas. Notons au passage que nous avions annoncé la volonté de Donald Trump et du général Flynn de supprimer la fonction de directeur du Renseignement national [6]. Pourtant celle-ci a été maintenue et Dan Coats y a été nommé. Il s’avère qu’il s’agissait d’une tactique pour prétendre que la présence du directeur du Renseignement national dans ce Conseil suffisait à justifier l’exclusion du directeur de la CIA.
La substitution du « meilleur » au « premier » conduit à engager un partenariat avec la Russie et la Chine plutôt que de tenter de les écraser.
Pour empêcher cette politique, les amis de Mesdames Clinton et Nuland ont relancé la guerre contre le Donbass. Les pertes importantes qu’ils ont subi depuis le début ont conduit l’armée ukrainienne à se retirer et à placer les milices paramilitaires nazies en première ligne. Les combats ont infligé de lourdes pertes civiles aux habitants de la nouvelle République populaire. Simultanément, au Proche-Orient, ils sont parvenus à livrer des blindés aux kurdes syriens comme prévu par l’administration Obama.
Pour résoudre le conflit ukrainien, Donald Trump cherche un moyen d’aider à éjecter le président Petro Porochenko. Il a donc reçu à la Maison-Blanche le chef de son opposition, Ioulia Tymochenko, avant même d’accepter une communication téléphonique du président Porochenko.
En Syrie et en Irak, Donald Trump a déjà débuté les actions communes avec la Russie, même si son porte-parole le nie. Le ministère russe de la Défense qui l’avait imprudemment révélé a cessé de communiquer à ce sujet. Washington a révélé à l’état-major russe les emplacements des bunkers des jihadistes dans le gouvernorat de Deir ez-Zor. Ceux-ci ont été détruits cette semaine avec des bombes pénétrantes.
Vis-à-vis de Beijing, le président Trump a mis fin à la participation états-unienne au Traité trans-Pacifique (TPP) ; un traité qui avait été conçu contre la Chine. Durant la période de transition, il a reçu la seconde fortune chinoise, Jack Ma (l’homme qui affirme : « Personne ne vous a volé de jobs, vous dépensez trop en guerres »). On sait que les discussions ont porté sur la possible adhésion de Washington à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Si tel devait être le cas, les États-Unis accepteraient de coopérer avec la Chine plutôt que de l’entraver. Ils participeraient à la construction des deux routes de la soie, ce qui rendrait inutiles les guerres du Donbass et de Syrie.
En matière financière, le président Trump a commencé le démantèlement de la loi Dodd-Frank qui avait tenté de résoudre la crise de 2008 en prévenant la faillite brutale de grandes banques (« too big to fail »). Bien que cette loi ait des aspects positifs (elle fait 2 300 pages), elle institue une tutelle du Trésor sur les banques, ce qui freine évidemment leur développement. Donald Trump s’apprêterait également à restaurer la distinction entre les banques de dépôts et celles d’investissement (Glass-Steagall Act).
Enfin, le nettoyage des institutions internationales a également commencé. La nouvelle ambassadrice à l’Onu, Nikki Haley, a demandé un audit des 16 missions de « maintien de la paix ». Elle a fait savoir qu’elle entendait mettre un terme à celles qui paraîtraient inefficaces. C’est au regard de la Charte des Nations unies, le cas de toutes sans exception. En effet, les fondateurs de l’Organisation n’avaient pas prévu ce type de déploiement militaire (aujourd’hui plus de 100 000 hommes). L’Onu a été créée pour prévenir ou résoudre des conflits entre États (et jamais intra-étatiques). Lorsque deux parties concluent un cessez-le-feu, l’Organisation peut déployer des observateurs pour vérifier le respect de cet accord. Au contraire, les opérations de « maintien de la paix » visent à imposer le respect d’une solution imposée par le Conseil de sécurité et refusée par une des parties au conflit ; c’est en réalité la poursuite du colonialisme.
Dans la pratique, la présence de ces forces ne fait que prolonger le conflit, tandis que leur absence ne change rien à la donne. Par exemple, les troupes de la Finul déployées à la frontière israélo-libanaise, mais uniquement en territoire libanais, ne préviennent ni une action militaire israélienne, ni une action militaire de la Résistance libanaise, ainsi qu’on l’a déjà plusieurs fois expérimenté. Elles servent juste à espionner les Libanais pour le compte des Israéliens, donc à faire durer le conflit. De même, les troupes de la Fnuod, déployées à la ligne de démarcation du Golan en ont été chassées par Al-Qaïda sans que cela change quoi que ce soit au conflit israélo-syrien. Mettre fin à ce système, c’est donc revenir à l’esprit et à la lettre de la Charte, renoncer aux privilèges coloniaux, et pacifier le monde.
Derrière les polémiques médiatiques, les manifestations de rues, et les affrontements politiciens, le président Trump maintient son cap.
[1] « Derrière le Mur bi-partisan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie) , Réseau Voltaire, 28 janvier 2017.
[2] « Discours d’investiture de Donald Trump », par Donald Trump, Réseau Voltaire, 21 janvier 2017.
[3] « L’Allemagne et l’Onu contre la Syrie », par Thierry Meyssan, Al-Watan(Syrie) , Réseau Voltaire, 28 janvier 2016.
[4] « Trump : le 11-Septembre, ça suffit ! », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 janvier 2017.
[5] « Donald Trump dissout l’organisation de l’impérialisme états-unien », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 30 janvier 2017.
[6] « La réforme du Renseignement selon le général Flynn », par Thierry Meyssan, Contralínea (Mexique) , Réseau Voltaire, 27 novembre 2016.
Dr. Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury for Economic Policy and associate editor of the Wall Street Journal. He was columnist for Business Week, Scripps Howard News Service, and Creators Syndicate. He has had many university appointments. His internet columns have attracted a worldwide following. Roberts' latest books are The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West, How America Was Lost, and The Neoconservative Threat to World Order.
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